Dans l’univers du basket américain, la pléthore de stars évoluant en NBA ne permet pas à tous les athlètes de jouer pour la Team US. Ainsi, plusieurs joueurs binationaux font le choix de jouer pour leur deuxième patrie afin d’avoir une chance de s’exprimer à l’international. Si cette pratique porte l’évolution du basket dans certaines contrées, elle tend sous d’autres cieux à des naturalisations peu légitimes qui dénaturent l’essence identitaire des sélections nationales.
Un excellent renfort pour les secondes nations: cas du Nigéria
Le phénomène des basketteurs binationaux américains qui choisissent de porter les couleurs de leurs nations d’origine peut être un facteur déterminant pour le succès de ces dernières. En la matière, l’exemple de la sélection nationale de basket du Nigéria est édifiant. Pour rappel, la team du Nigéria a remporté en 2015 le Championnat d’Afrique de Basket. Lors de cette belle épopée, la sélection a valablement compté sur ses binationaux américains.
En effet, sur les douze basketteurs qui ont porté les couleurs nigérianes à ce tournoi, dix sont des binationaux américains. Ces joueurs ayant tous vu le jour sur le territoire américain ont entretenu un lien étroit avec la patrie d’origine de leurs parents. C’est le cas du natif de Hartford Michael Gbinije. Le virevoltant meneur de jeu américain a préféré jouer pour le pays d’origine de son père Franck. Il a été un acteur déterminant du sacre du Nigéria à l’Afro basket 2015. Il en est également de même pour l’ailier fort binational Al-Farouq Aminu. Le natif d’Atlanta fait partie de ses athlètes binationaux qui ont hissé les D’Tigers sur le toit du basket africain en 2015.
Mais la possibilité pour les basketteurs binationaux américains d’évoluer sous d’autres couleurs nationales a ouvert la porte à une forme de naturalisation de plus en plus controversée.
Des naturalisations sans liens avec la nation représentée
Le phénomène de la bi nationalisation n’a pas toujours respecté les règles de l’art. C’est du moins le constat alarmant qu’on en fait en Europe. Au cours du Championnat d’Europe de 2018, environ la moitié des 24 sélections participantes avaient en leur sein un basketteur américain naturalisé. Le phénomène a suscité une vive polémique car certaines naturalisations sont jugées non pertinentes. De nombreux basketteurs américains ayant choisi la naturalisation pour disputer l’EuroBasket n’ont pas de liens avec les pays d’adoption. Le cas de Tyrese Rice a beaucoup suscité la polémique dans le milieu des observateurs car le joueur n’avait aucun rattachement avec le Monténégro. Le binational Michael Dixon n’avait pas non plus un lien en tant que tel avec sa nation d’adoption géorgienne.
Ces naturalisations de sportifs américains sont légions et sont perçues comme une entorse à l’éthique sportive. Si l’esprit de la naturalisation au départ est d’offrir une possibilité aux binationaux d’évoluer à l’international avec leurs secondes patries ou terres d’origines, le concept tend vers une dénaturation criarde de ses principes. S’en suit un détournement de ce qui constitue l’essence des sélections nationales.